Le Jardin des Simples

Rencontre avec une herboriste

Lors de mon séjour dans les Deux-Sèvres, je rencontre Fanny Petit du Jardin des Simples. Cette maman de trois enfants s’est installée ici pour cultiver des plantes aromatiques et médicinales sur un territoire où cette activité est assez peu développée. Entre deux cueillettes de basilic, je réussis à interviewer cette femme qui jongle entre ses activités professionnelles et familiales.


Une paysanne herboriste

La Jardin des Simples a été créé il y a une dizaine d’années. Les activités sont variées et se complètent. Ici, on cultive et cueille* un peu plus de 60 plantes différentes qui peuvent être transformées en tisanes, sirops, huiles de soin, etc. Des baumes sont réalisés grâce à la cire d’abeille du petit atelier apicole. Fanny distille aussi depuis 2016, ce qui lui permet de réaliser des huiles essentielles et eaux florales.

Fanny a toujours voulu cultiver les plantes médicinales. Après deux ans passés auprès d’agricul.teur.trice.s en stage ou wwoofing, elle s’installe dans les Deux-Sèvres. Elle commence à se former en herboristerie dès son installation :

« Pour moi c’était évident que si je me mettais à produire des plantes, il fallait que j’ai ce diplôme**. Dans un souci de bien faire les choses. Je veux produire des plantes de qualité, qui soignent. »

Fanny, le Jardin des Simples

Qui de mieux placé que le paysan pour connaitre ses plantes et ses propriétés? Pour Fanny, l’herboristerie, la culture et la cueillette sont des activités complémentaires évidentes.


Apprendre sur le terrain!

Que ce soit dans les cultures ou au séchoir, les espaces agricoles deviennent une extension du foyer familial. Fanny et son mari, se partagent les récoltes, parfois aidés par la soeur de Fanny. Maman de trois enfants, le Jardin Des Simples devient aussi un terrain de jeu. Les ainées cueillent les plantes, tandis que Blandine, la petite dernière, fait une sieste dans sa poussette.

Cueillette de la camomille romaine avec Fanny, sa soeur et moi!

Florence, la deuxième enfant de Fanny, m’aide à cueillir les plantes. Les différentes couleurs lui plaisent, elle aime me montrer les plus belles fleurs. Pour elle, la cueillette est ludique. Apprendre le nom des plantes, les reconnaitre, savoir les cueillir et les sécher, n’a rien d’une corvée ou d’une leçon d’école. Ces enfants ne mesurent pas la chance qu’ils ont de grandir entourés de ces plantes et ces savoirs.

Fleurs de Calendula Officinalis

Pour Fanny, ses filles sont les premières à qui elle transmet ses connaissances :

« Les enfants aiment apprendre des choses sur la nature, sur les plantes… Ils reconnaissant vite les plantes, ils aiment aller en manger, jouer à se préparer une tisane ou préparer des parfums. »

Fanny, le Jardin des Simples

Une transmission qui va plus loin

Mais elle ne s’arrête pas là, transmettre son savoir pour bien utiliser les plantes et apprendre au public à bien prendre soin de soi est une préoccupation qui dépasse la simple sphère familiale. Ainsi, Fanny reçoit également des stagiaires, aiguille ses clients sur le marché, dispense des cours au lycée agricole… Les publics sont larges et les sujets abordés variés.

Bocaux d’aromates, le Jardin des Simples

Un atelier que Fanny affectionne particulièrement est sur le thème de la pharmacopée familiale. Elle donne quelques conseils pour se soigner au quotidien, avec une dizaine de plantes endémiques, donc locales et accessibles à tous.tes. Proposer des plantes locales fait partie pour elle d’une démarche logique vers une plus grande autonomie des personnes pour leur santé quotidienne :

« On a tout ce qu’il faut pour se soigner à portée de main. »

Fanny

Cette rencontre avec Fanny m’inspire et me motive. L’engagement de cette femme est impressionnant, elle semble agir partout à la fois. Que ce soit sa vie familiale, ses plantes ou encore la transmission de ses connaissances. Si l’herboristerie se (re-)démocratise, je suis persuadée que cela se fera par ces personnes engagées et passionnées par leur profession, désireuses de la porter devant le grand public.


Notes :

* cueillette sauvage
** en France le diplôme d’herboristerie n’est pas reconnu depuis 1941.

Liens :


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Copyright des photos : PAMacée

2 réflexions sur “Le Jardin des Simples

  1. Bertrand Fiocre dit :

    Il aurait été intéressant d’aborder le sujet économique. Est-ce que Fanny arrive à vivre correctement de son savoir faire et quel est son chiffre d’affaire sur une année. C’est un sujet qui n’est pas tabou, et une information nécessaire pour ceux qui aimeraient ce lancer dans cette démarche .

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