Les savons à base de plantes, entre cosmétique et médecine

Les savons à base de plantes, entre cosmétique et médecine

Les usages associés aux plantes médicinales évoluent. Si les infusions et les bains sont des pratiques qui diminuent au Cap Vert, une autre forme d’utilisation qui est très appréciée : les savons à base de plantes. À travers la cosmétique, les plantes peuvent soigner de nombreuses dermatoses. 

Les savons Naturabosa

Leida et Rosalina, conscientes de la richesse naturelle de leur île, se battent pour valoriser le potentiel inexploité de la flore capverdienne. Originaires de Santo Antão, elles y ont appris l’amour et le respect de la nature. Ces deux jeunes femmes sont attachantes. Chacune a lancé depuis quelque mois sa petite entreprise de produits à base de plantes : savon, shampoing, huile ou encore “pirula de babosa” (petites boules traditionnelles faites de farine et Aloe vera).

Si les jeunes capverdiens connaissent de moins en moins les vertus des plantes, ces deux jeunes femmes se réapproprient le savoir des anciens et le font perdurer. 

Portraits de femmes passionnées

Leida est une artiste. Sa motivation ? Préserver sa culture, qui se perd. Émue lorsqu’elle parle de son activité, elle n’a pas de mot pour la décrire. Un processus de création continu, “de l’art”.

Leida

Il ne faut pas laisser notre culture mourir. Il n’y a rien de plus important que la nature

Leida Gustisotaino, fondatrice de l’entreprise de produits naturels Silva Art CV


Auto-entrepreneuse, Rosalina veut participer au développement de son pays de manière durable.

Rosalina et moi

La richesse de la flore capverdienne est inestimable, et pourtant les produits étrangers sont davantage commercialisés que les produits locaux. Certes plus chers, les produits locaux sont pourtant meilleurs assure Rosalina.

Elle cite l’exemple de l’Aloe vera, qui aurait des propriétés médicinales supérieures au Cap Vert du au climat tropical. 

 « Le Cap Vert n’a pas de pétrole, mais il a d’autres ressources. Les plantes en font partie. »

Rosalina, fondatrice de l’entreprise de cosmétique naturelle Naturababosa

Mamdyara, plus que de l’artisanat

Les produits Mamdyara

Rosana, elle, s’est lancée dans la fabrication de cosmétiques naturels depuis déjà une dizaine d’années. D’origine aborigène d’Argentine, elle est passionnée par les plantes.

Son entreprise de cosmétique naturelle, Mamdyara, n’est qu’une façade pour mener des recherches sur les vertus médicinales des plantes.

D’après elle, au Cap Vert, l’apparence prime sur la santé. Pourtant, rappelle-elle, la beauté vient de la lumière interne, d’un bien-être profond. Pour elle, la cosmétique est un moyen pour démontrer que les plantes ont une efficacité bien visible. Elle aime travailler avec la peau, “l’organe le plus large du corps humain”, ce qui lui permet de soigner avec ses produits naturels un large panel de maladies. 

Rosana, fondatrice de l'entreprise de cosmétique naturel Mamdyara

“Nous utilisons des lotions, savons, … pour montrer que les plantes donnent un résultat visible et que nous pouvons ainsi avoir une vie bien plus saine.”

Rosana, fondatrice de l’entreprise de cosmétique naturelle Mamdyara

Continuer les recherches

Derrière ce magasin de savons et institut de beauté, se cache en réalité un vrai laboratoire. Quel mélange de plantes permettra d’obtenir l’effet recherché ? Cueillette, enquête avec les personnes âgées connaisseuses, recherche bibliographique, essai sur elle-même et enfin études statistiques basés sur les retours de ces clients. Chaque nouveau produit est le résultat d’un long processus basé sur l’observation et l’expérimentation.

Rosana lavant les cheveux d’une cliente

Son projet est de poursuivre la rédaction d’un ouvrage incomplet, qu’un spécialiste de plantes lui a confié avant de mourir. Pour accomplir ce projet de recherche, une collègue écologue d’Argentine devait la rejoindre au Cap Vert prochainement. Une recherche de terrain, dans laquelle l’échange de savoir a une place primordiale. Cette approche est si éloignée de la recherche scientifique menée en laboratoire. En tous les cas, la connaissance produite bénéficie directement aux Cap Verdiens. 


Pour les suivre :

Naturababosa :

Mamdyara :


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