Du nouveau du projet PAMacée?
Depuis le début de la crise sanitaire dans laquelle nous a entraînées le virus SARS-coV, le projet PAMacée s’est retrouvé dans une situation pour le moins inattendue. Loin de nous laisser abattre, notre projet évolue : au lieu de voyager à travers l’Europe et l’Afrique de l’Ouest, nous nous centrerons sur la France et le Cap Vert. C’est ça aussi les imprévus. Rebondir et trouver le meilleur dans chacune des situations qui peuvent paraître compliquées aux premiers abords.
Lola, itinéraire Afrique
Prolongation du séjour sur l’archipel
Alors que ma destination initiale était le Sénégal, motivée par la volonté de poursuivre la promotion de l’Artemisia annua tout en découvrant la médecine traditionnelle africaine et le savoir des tradipraticiens, les rebondissements du bateau stop m’ont fait prolonger mon séjour au Cap vert.
Les frontières désormais fermées à cause de l’épidémie, je poursuivrai PAMacée en approfondissant le rapport aux plantes médicinales au Cap vert, dans ce pays que je commence tout juste à comprendre.
Cet archipel, entre sa flore endémique menacée et son savoir traditionnel qui disparaît, est un terrain d’enquête passionnant. L’avantage d’un archipel est de pouvoir isoler chaque île touchée par l’épidémie. La situation évolue jour après jour, aujourd’hui il existe sept cas recensés de coronavirus au Cap Vert, dont le dernier se trouve à Mindelo, sur l’île de Sao Vicente, voisine de Santo Antao où je me trouve actuellement. Le pays est en état d’urgence, les liaisons entre les îles sont coupées et chacun reste chez soi.
Depuis les communautés des montagnes de Santo Antao, la réalité de l’épidémie est difficile à imaginer. Hébergée chez un agriculteur pendant deux semaines, le travail de la terre de la vallée se poursuit comme toujours. J’apprends à cultiver des ignames entre deux sorties de cueillette de PAM, chez une famille d’une bonté exceptionnelle dans une vallée époustouflante.
Une pause bénéfique?
Ce ralentissement imposé est l’occasion de dérusher enfin la vingtaine d’interviews réalisées, faire un point sur la cinquantaine de PAM rencontrées et tenter de résumer ces deux derniers mois d’enquête intense au Cap vert dans les articles à venir très prochainement. J’ai tellement appris. Enfin, c’est l’occasion de prendre du recul dans la construction du scénario de notre documentaire.
Le futur est imprévisible. Il y a deux jours, j’imaginais encore faire un stage sur l’île de Fogo sur la conservation des plantes endémiques pour découvrir la médecine traditionnelle. Mais je suppose que mon séjour à Santo Antao va se prolonger encore un certain temps.
L’enquête est comme un fil interminable, chaque contact ouvre la porte à de nombreux autres, et PAMacée devient chaque jour plus intéressant. En tous les cas, j’ai de la matière au Cap vert et je ne pourrais être dans de meilleures conditions pour vivre cette période de quarantaine.
Lola
Anne, un départ repoussé
Il y a 15 jours, j’écrivais dans mon (pré-)carnet de voyage :
“ Dimanche 15 Mars,
Hier, tout allait bien. Aujourd’hui, rien n’est certain. Je prépare, ou du moins j’essaie de préparer, mon itinéraire et le projet en général depuis maintenant 8 mois. Moi qui n’ai jamais vraiment voyagé, et encore moins seule, PAMacée constitue un vrai défi. Ce projet me tient beaucoup à coeur et veut en partie confirmer (ou infirmer) mes choix professionnels futurs. Jusqu’ici tout n’était que très théorique, et sur le papier, pas de réelles difficultés.
Seulement, l’année 2020 n’a pas décidé de nous laisser tranquilles. Lola et moi avons un statut un peu particulier cette année. Nous réalisons une césure, c’est-à-dire un arrêt volontaire de notre cursus étudiant. Bien que nous disposons d’une grande liberté cette année, nous avons choisi de conserver un statut étudiant en nous inscrivant dans notre établissement initial AgroParisTech. Me voilà interdite de quitter le territoire français jusqu’à nouvel ordre. Pas très pratique lorsque l’on avait prévu un tour d’Europe. (…) ”
J’étais loin de m’imaginer que quelques heures plus tard j’allais préparer mes valises en quatrième vitesse pour laisser mon appartement d’étudiante et rentrer chez mes parents avant l’annonce du confinement.
Direction France!
Ce retour chez moi signe la fin de mes espoirs de partir dès début avril mais également de quitter la France. Égoïstement, je suis déçue et en colère contre la situation. Mais mon âme de stoïcienne me rattrape vite. À quoi ça sert de s’énerver pour quelque chose contre laquelle je ne peux rien faire? Je me souviens rapidement qu’en débutant ce projet, c’était d’abord la situation française qui m’intéressait. Je suis convaincue que l’autonomie passe par un ancrage fort au territoire, c’est l’occasion d’en savoir plus sur mon propre pays et de ne pas “s’éparpiller” (aussi bénéfique que cela est) à l’étranger.
Dans un certain sens, ce confinement tombe aussi à pic. Il me permet de gérer la communication autour du projet, avancer les démarches administratives, revoir mon itinéraire, me former à distance (merci On The Green Road!)… Autant de choses que j’aurais dû faire dans la précipitation si cette pause ne m’avait pas été imposée! Mon itinéraire français se dessine mieux. Je décide d’explorer le territoire : les Pyrénées, la méditerranée, les Alpes jusqu’aux Vosges semblent être les lieux propices pour mener l’enquête.
Même si la suite de notre voyage est imprévisible, nous sommes déterminées à ne pas nous laisser abattre pas les imprévus. Au contraire, voyager c’est s’adapter et savoir rebondir avec les aléas de la vie!
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Quel beau projet initiatique et à la fois si concret, malgré/grâce aux rebondissements sanitaire qui nous obligent tous à revisiter les vertus de notre mère terre, qui à sa manière se manifeste à vous 2.
Oui, Lola, c’est une belle opportunité que ton confinement se fasse hors nos murs.
Oui, Anne, c’est une sacrée leçon que de revisiter ses plans en regardant le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.
Bravo!!!
Prenez soin de vous tout en oeuvrant à prendre soin de nous et de notre planète dans un espace-temps qui se rapproche dans le futur. Merci à vous d’être les ambassadrices de notre mieux vivre et de se soigner demain.
Bises
Marylise
Bonjour Marylise,
Merci beaucoup pour ton si beau message qui me touche et m’encourage à poursuivre ! Et un grand merci avec beaucoup de retard pour ta diffusion de notre projet pour laquelle j’ai oublié de te répondre car je ne trouvais pas les mots suffisants.. Prends soin de toi,
Bises
Lola