Pourquoi voyager autrement ?

Voyager chez soit ou lentement

En tant qu’étudiant.e.s en environnement, nous sommes parmi les mieux informé.e.s sur ces effets dramatiques des dérèglements climatiques.

Alors que ces effets deviennent plus visibles et destructeurs chaque année, nous ne pouvons plus ignorer l’impact de notre transport aérien.

Les prix imbattables du transport aérien, la disparition des alternatives comme le train de nuit ou le bateau et les contraintes de temps imposées par le rythme de notre société ont fait du transport en avion la norme. Un aller-retour aux Canaries pour un week-end à moins de 40 €, comment y renoncer ? La déconnexion entre le prix et l’impact environnemental de l’avion est aberrante face à l’urgence climatique actuelle. L’exemption de taxes sur le kérosène, carburant utilisé dans les avions, est absolument scandaleuse et injuste socialement, les personnes amenées à prendre régulièrement l’avion étant les personnes les plus aisées de la planète.

Un aller-retour Paris – Bali en avion émet presque autant de gaz à effet de serre qu’une année de vie d’un français moyen. C’est plus du double de ce que nous devrions émettre par an pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Nous avons beau manger local, végétarien et de saison, être zéro déchet et nous déplacer en vélo toute l’année, tous ces gestes sont dérisoires par rapport aux émissions de gaz à effet de serre émis par un vol.

« Il y a juste un an, arrêter de prendre l’avion me semblait encore une décision radicale, un sacrifice immense et un objectif inatteignable. Aujourd’hui, ce choix me paraît s’imposer comme une évidence. »

Quoi de plus incohérent qu’un ingénieur qui va étudier la préservation de l’environnement en Amérique du Sud en avion ? C’est pourtant habituel et encouragé par nos établissements. Partenariats avec des universités à l’international, certificat d’étude à l’international, doubles diplômes et offres de stage : les opportunités de voyage dans des destinations paradisiaques à l’autre bout du monde sont nombreuses.

Depuis notre enfance, notre société nous vend ces destinations comme du bonheur. Nos études, notre entourage, notre travail, nous incitent à voyager toujours plus souvent, plus vite et plus loin. L’année de césure est particulièrement emblématique. Plus d’une dizaine de trajets en avion pendant cette année là sont courants ! Pourtant, rien de plus propice que cette année de césure, pour prendre le temps de se déplacer. Si le temps est souvent une contrainte dans notre société, nous avons le privilège de pouvoir bénéficier d’une fenêtre de liberté d’un an.

« What i like about sailing is the fact you can generate movement for free, just from the wind.  »

Glen Jeffery, skipper du voilier Wave


Voyager sans avion, c’est retrouver la notion des distances et du temps.
Voyager autrement, c’est s’ouvrir à des voyages bien plus riches et propices aux rencontres. 

Se réapproprier son temps est devenu un luxe. Pourtant, n’est-ce pas ce qui nous attire par le voyage et nous rend disponibles aux rencontres et aux expériences que nous vivons ? Si nous renonçons à des courts week-ends lointains et hors-sol, nous les remplaçons par des voyages plus proches ou plus longs. Des voyages qui laissent le temps de s’imprégner de la culture et du mode de vie de l’autre. Loin de vivre ce choix comme une privation, les paysages, les aventures et les rencontres qu’offre le train, le stop ou le convoyage en voilier sont en soi des expériences incroyables.

Le transport devient une partie du voyage.

Le voyage devient une aventure. 


Sources :

« Les faramineuses dépenses de l’État pour soutenir l’avion », Jean Sivardière, le 09/09/2019, Reporterre,

« Est-ce qu’un aller retour en avion à bali émet autant de CO2 qu’une année de vie en France, Libération ? », Olivier Monod, le 13/02/2019

D’après le site CarbonBrief , le budget carbone d’un adulte de 22 ans est de 228 tonnes d’équivalent CO2 sur toute sa vie, soit 2,7 tonnes par an pendant 85 ans. En comparaison, un aller retour Paris Bali émet 5,5 tonnes d’équivalent CO2.

Pour découvrir des initiatives qui cherchent à changer les choses

Le mouvement international Stay grounded milite pour un système de transports plus juste et une décroissance rapide du transport aérien et propose 13 étapes pour y arriver.

Le manifeste de la dynamique Stay on the ground “Ne prenons plus l’avion” explique en quoi refuser ce mode de transport est nécessaire.

En parallèle, des mouvements citoyens comme Rallumons l’étoile ou Oui au train de nuit oeuvrent pour préserver et développer des alternatives de transport en train. 

Découvre l’impact carbone de tes voyages

Pour avoir conscience de l’impact carbone de vos voyages selon votre mode de transport, calculer simplement vos émissions sur le site carbonfootprint.

Vous pouvez ensuite comparer cette valeur à votre « crédit » personnel de CO2 sur le site CarbonBrief, c’est à dire la quantité de gaz à effet de serre que vous devriez émettre individuellement au cours de votre vie pour pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.